19/08/1914 (2)

La défense de Bruxelles [De verdediging van Brussel - De defense of Brussel]

(In: Le Soir, 19/08/1914)

Des mesures très sérieuses ont été prises pour assurer la défense de Bruxelles et la mettre à l’abri de toute surprise. Il peut arriver qu’à la suite d’une action se passant même à une assez grande distance de la capitale, des groupes plus ou moins nombreux de cavaliers ennemis, égarés par exemple, soient refoulés sur Bruxelles et échappent dans une certaine mesure aux gardes des localités. Dans ce cas, ces groupes se heurteraient inévitablement aux barrages établis autour de la capitale, barrages bien gardés par des unités de gardes civiques armés du mauser, et résolues à faire leur devoir. Nous avons à Bruxelles 20.000 gardes civiques bien armés et approvisionnés en cartouches, et qui, depuis quinze jours, ont été exercés et aguerris. Nul doute, dans ces conditions, que la capitale ne soit à l’abri d’un coup de main tout à fait improbable d’ailleurs.

19/08/1914 (1)

Une lettre de Maurice Maeterlinck [Een brief van Maurice Maeterlinck - A letter from Maurice Maeterlinck]

(In: Le Soir, 19/08/1914)

Maeterlinck-VallottonLe grand écrivain offre ses services contre le « grand fléau du monde ».

M. Maurice Maeterlinck a adressé à notre confrère M. Gérard Harry, la lettre suivante:

Mon cher ami,

Je ne sais si ce mot vous parviendra. J’aurais voulu rentrer en Belgique pour me mettre à la disposition de l’autorité militaire. Malgré mes cinquante-deux ans, je ferais encore un garde civique présentable. Mais surpris par le décret de mobilisation, je suis bloqué ici et ignore quand je pourrai partir.

S’il m’est impossible de m’en aller, je tâcherai de me faire enrôler dans un corps de volontaires belges, car il faut, coûte que coûte, lutter contre l’ennemi du genre humain, le grand fléau du monde. Mais voudrait-on de moi ?

En attendant, j’aide les paysans à faire la moisson. Il ne reste plus que les femmes et les enfants.

L’élan héroïque de la France est la chose la plus admirable qu’on puisse voir.

De tout cœur à vous, mon vieil ami.

Maeterlinck.

Abbaye de Sainte-Wandrille, 5 août.

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